Défendre les droits LGBTI+ et l’égalité : un combat historique, une responsabilité d’aujourd’hui et de demain

Juin est le Mois des Fiertés. Un temps de célébration, certes, mais surtout un temps de lutte, de mémoire, de visibilisation et de revendications. Ce mois n’est pas un simple rituel coloré dans le calendrier : il est l’héritier des émeutes de Stonewall, des Marches des Fiertés, des coming-out courageux, des combats judiciaires arrachés de haute lutte. Il est le rappel que rien n’a jamais été donné aux personnes LGBTI+ sans qu’elles ne l’aient d’abord conquis, souvent dans la douleur, parfois au prix de leur vie.

Et pourtant, alors que nous devrions célébrer des victoires définitives, force est de constater que l’égalité des droits reste inachevée, fragile et toujours menacée. Partout dans le monde, l’offensive réactionnaire s’intensifie. En Europe même, des gouvernements, en Pologne, en Hongrie, en Italie, adoptent des lois ouvertement LGBTIphobes. Ils effacent les identités, censurent les parcours de vie, interdisent l’éducation inclusive, traquent les familles homoparentales et excluent les personnes trans de la reconnaissance légale. À l’international, la criminalisation de l’homosexualité perdure dans plus de 60 pays, parfois jusqu’à la peine de mort.

En France, les actes LGBTIphobes ont atteint un niveau dramatique. Le Ministère de l’Intérieur recense une hausse inédite des agressions physiques et des discriminations, particulièrement à l’encontre des personnes transgenres et racisées. Ce ne sont pas des chiffres : ce sont des vies détruites, des regards fuyants dans la rue, des familles brisées et des enfants qui n’osent plus être eux-mêmes.

Cette montée de la haine ne tombe pas du ciel. Elle est le fruit d’une libération de la parole discriminante, d’une banalisation de l’intolérance, d’une extrême-droite qui, partout, fait de la stigmatisation un levier électoral. Elle est aussi le résultat de l’abandon progressif des politiques publiques ambitieuses en faveur de l’égalité, et d’un silence complice d’une partie des responsables politiques qui préfèrent éviter le “sujet”, par électoralisme ou lâcheté.

Nous, Jeunes Socialistes, ne pouvons ni l’accepter, ni rester en retrait.

C’est sous des gouvernements socialistes que les grandes avancées ont été conquises : la dépénalisation de l’homosexualité en 1982, le PACS en 1999, le mariage pour tous et l'adoption pour les couples de même sexe en 2013. Ces réformes, arrachées contre vents et marées, ont changé la vie de millions de personnes. Elles ont été le fruit de luttes sociales et militantes soutenues par une gauche qui sait se battre pour la justice.

Mais aujourd’hui, il ne suffit plus de se revendiquer héritiers de ces combats. Il faut les prolonger, les actualiser, les réinventer. Il faut être force de proposition, porter de nouvelles avancées, affirmer une vision émancipatrice, universaliste et inclusive de la société.

Nous devons faire aboutir la reconnaissance pleine et entière des droits parentaux pour les familles homoparentales. L’accès à la PMA pour toutes les personnes qui en ont besoin, sans condition de statut, de genre ou de nationalité, doit être garanti sans restriction.

Nous devons reconnaître officiellement l’intersexuation et mettre fin aux mutilations non consenties imposées aux enfants intersexes. Nous devons garantir aux personnes trans un changement d’état civil libre et gratuit, sans conditions médicales ni judiciaires et renforcer l’accès aux parcours de transition dans le respect de leur autonomie.

Nous devons rendre nos droits universels dans la réalité quotidienne. Le racisme, la précarité, l’exclusion du fait d’un handicap touchent aussi les personnes LGBTI+ et peuvent renforcer l’exclusion dont elles font l’objet.

Enfin, nous devons être partout le rempart contre les discours de haine. À l’école, dans les médias, dans les institutions, dans nos partis politiques : la lutte contre les discriminations doit être systémique, assumée, offensive. Elle doit être portée avec la même détermination que celle que nous mettons à défendre nos droits sociaux.

Nous ne laisserons pas les conservateurs définir ce que signifie “la famille”, “le genre”, “l’amour”, “la norme”. Nous croyons à une société où chacun·e peut vivre librement, dignement, sans avoir à justifier de son amour.

Ce Mois des Fiertés doit être un appel à l’action pour la suite. Un appel à celles et ceux qui veulent transformer la société, à ne pas baisser les bras et à prendre leur part du combat. Et pour nous, Jeunes Socialistes, il doit être le rappel que notre engagement ne vaut que s’il est au service des opprimé·es, des invisibilisé·es et des stigmatisé·es.

L’émancipation ne se divise pas. L’égalité ne s’ajuste pas à la marge. Elle est une exigence radicale, un horizon de justice. Soyons à la hauteur. Ce combat est résolument politique, rappelons-le sans cesse de par notre action toute l’année.

Les Jeunes Socialistes

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On veut vivre mieux !