En cette journée internationale des Migrants, nous, Jeunes socialistes, dénonçons l’inhumanité des politiques migratoires actuelles et les discours populistes qui stigmatisent les personnes migrantes. 

Cette journée est un moment crucial pour penser aux parcours souvent douloureux de celles et ceux qui quittent leur terre natale dans l'espoir d'une vie meilleure. 

Nous réaffirmons notre vision d’une France juste, inclusive et solidaire. Nous devons permettre un accueil digne à toutes celles et tous ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la pauvreté. Cette journée est aussi un moment pour dénoncer les discours de haine et la récupération politique qui gangrènent notre pays.

L’instrumentalisation politique de la migration : un poison pour notre société

Depuis plusieurs années, l’extrême droite, et en particulier le Rassemblement National, a construit son discours autour d’une corrélation fallacieuse entre immigration, insécurité et difficultés économiques. Ils osent instrumentaliser des drames humains, comme l’affaire tragique de Lola Daviet, pour alimenter une rhétorique raciste et haineuse. Le fait que l’auteur de ce crime soit sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) a permis au RN d’exploiter un drame intime pour légitimer ses idées xénophobes. Cette récupération honteuse témoigne du cynisme d’un parti qui refuse de s’attaquer aux véritables causes des inégalités sociales.

Pire encore, ce discours populiste n’est pas seulement l’apanage de l’extrême droite. La droite dite « républicaine » reprend de plus en plus cette rhétorique, comme en témoigne la loi immigration du gouvernement Borne ou les volontés de certains macronistes de supprimer de l’Aide Médicale d’État (AME), dispositif vital permettant aux étrangers en situation irrégulière d’accéder aux soins. Une mesure justifiée par des économies budgétaires illusoires alors que l’AME représente seulement 0,5 % des dépenses annuelles de l’État. Ce discours pseudo-économique masque une réalité cruelle : il s’agit avant tout d’une concession faite aux idées de l’extrême droite.

Une dérive inquiétante de la classe politique

Les déclarations récentes des ministres de l’Intérieur illustrent à quel point le gouvernement actuel flirte avec les idées de l’extrême droite

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a déclaré que le RN était devenu « trop mou » sur les questions migratoires, démontrant une course dangereuse vers la droite extrême. 

Plus récemment, Bruno Retailleau a osé exploiter la tragédie du cyclone Chido à Mayotte pour justifier un durcissement de la politique migratoire. Il déclarait : « Il faudra légiférer pour que la France reprenne le contrôle de son immigration ». Cet amalgame constant entre immigration et insécurité, jusque dans des moments de catastrophe humanitaire, est indigne.

Cette dérive ne s’arrête pas aux frontières françaises.

En Europe, la montée en puissance de l’extrême droite (Allemagne, Italie, Pologne, Hongrie) se traduit par des politiques toujours plus répressives, comme en témoigne la gestion de l’agence Frontex. Créée pour protéger les frontières européennes, son budget a explosé, passant de 5 millions à 543 millions d’euros en 15 ans. Pourtant, Frontex est accusée par de nombreuses ONG de pratiques illégales, notamment des refoulements de migrants, en violation des droits humains. Même les institutions européennes commencent à critiquer son inefficacité et son opacité.

Les migrations : une réalité historique et humaine

L’Europe a toujours été une terre d’immigration. Notre prospérité économique et notre stabilité politique exercent un effet d’attraction naturel. L’histoire récente témoigne de grandes vagues migratoires qui ont façonné nos sociétés :

  • 500 000 républicains espagnols en 1939, fuyant la dictature franquiste.
  • 1 million de Pieds-Noirs, juifs et musulmans d’Algérie en 1962.
  • 700 000 réfugiés yougoslaves en Europe de l’Ouest en 1992.

Aujourd’hui encore, les migrants viennent enrichir culturellement, socialement et économiquement notre pays. Contrairement aux idées reçues, la France n’est pas « submergée » par les migrants

À la mi-2023, plus de la moitié des réfugiés dans le monde venaient de seulement trois pays : la Syrie, l’Afghanistan et l’Ukraine. La Turquie et l’Iran accueillent à eux seuls 6,8 millions de réfugiés, tandis que des pays comme l’Allemagne ou la Colombie en accueillent des millions. 

La France, elle, est loin d’assumer un rôle majeur en comparaison.

 

Pour une France à la hauteur de ses valeurs

Face à la montée des discours de haine, nous devons opposer des politiques humaines et progressistes. 

Nous proposons :

  • la régularisation par le travail : toute personne ayant un contrat de travail depuis 6 mois doit pouvoir prétendre à un titre de séjour.
  • la création d’un titre de séjour “jeune diplômé” pour les étudiants étrangers qui achèvent leur cursus en France ; 
  • Donner accès au travail aux demandeurs d’asile dès le dépôt de leur demande, afin de lutter contre la précarité et de valoriser leurs compétences.
  • le renforcement du droit d’asile en améliorant les délais et les moyens des instances compétentes comme la CNDA.
  • la protection des mineurs étrangers isolés, car aucun enfant ne devrait être abandonné dans un pays qui se prétend défenseur des droits humains.

 

L’immigration n’est pas une menace. C’est une réalité humaine, porteuse d’opportunités pour notre société. L’inclusion des migrants est une richesse économique, sociale et culturelle pour la France. 

En ce 18 décembre, nous réaffirmons notre engagement pour une politique digne, solidaire et humaine.

Il est temps de construire une société plus fraternelle, où chacun, quelle que soit son origine, a sa place. C’est dans la solidarité que réside notre avenir commun.

 








Les Jeunes Socialistes

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