Alors que la plateforme Parcoursup nous révélait, au début du mois, les inégalités croissantes pour entrer dans l’enseignement supérieur, Mon Master témoigne aujourd’hui de l’incapacité des universités à offrir à chacun et chacune une place en master. 

En effet, la plateforme #MonMaster propose aujourd’hui, à l'ouverture de sa phase d’admission, 185 000 places seulement pour 209 000 étudiants. Nombreux sont donc les étudiants qui ne se verront proposer aucun master. La part des étudiants laissés sur le carreau sera d’autant plus élevée dans les filières dites “en tension”, notamment en STAPS, en psychologie ou encore en droit, où aucun dispositif particulier n’a été prévu. 

La mise en place de #MonMaster, plusieurs fois reportée, ne résout rien, bien au contraire. Reprenant le fonctionnement de Parcoursup, la plateforme va créer anxiété, injustice et incompréhension chez les étudiants, pourtant déjà nombreux à se trouver dans des situations de précarité matérielle et financière et d'angoisse quant à leur avenir.  

 

Poursuivre ses études est un droit !

Chaque étudiant, ayant obtenu un diplôme de licence, a le droit, et ce, conformément au Code l'Éducation (article L. 612-6) de poursuivre ses études. 

Il est urgent d’appliquer et de faire respecter ce droit essentiel, créé par les socialistes !

 

Plus de moyens pour l’enseignement supérieur : une nécessité

L’évolution des moyens alloués à l’enseignement supérieur ne laisse pas de place au doute : le sous-investissement est chronique. En dix ans, le budget par étudiant a été réduit de 15%. Et cette stratégie de sous-investissement est mortifère car elle fragilise la prospérité collective qui repose avant tout sur l’investissement social et éducatif.

Ce sous-investissement qui se traduit par moins de places en master, c’est également la porte ouverte à un enseignement dérégulé et profondément inégalitaire pour tous les étudiants écartés à l’heure du master. Le lancement par Monique Canto-Sperber d’un nouvel institut d’enseignement supérieur en est la preuve. Il n’est que la première pierre d’un libéralisme débridé qui anéantit la promesse d’égalité par des frais de scolarité exorbitants qui dépassent 10 000 euros à l’année.

Il est donc nécessaire de revenir sur la création de la plateforme “Mon Master” mais également d’en finir avec Parcoursup. L’avenir de l’enseignement supérieur passe par un investissement massif et un accompagnement des étudiants les plus précaires en augmentant les effectifs des personnels d’université et le montant des bourses. Un encadrement plus important est nécessaire à travers un “temps d’enseignement supplémentaire” pour les les élèves les plus fragiles afin de “les entraîner continûment aux techniques du travail intellectuel”, une option défendue de manière convaincante par Cédric Hugrée et Tristan Poullaouec dans leur ouvrage L’université qui vient. Un nouveau régime de sélection scolaire

Il est temps de mettre fin à la gestion court-termiste de l’université mâtinée d’une approche comptable façon “Mckinsey” au profit d’investissements massifs bénéfiques pour la mobilité sociale et la prospérité collective.