Vendredi 15 novembre 2024, 9 heures. Les salariés du magasin Auchan des quartiers nord de Clermont-Ferrand débrayent, défilent dans le magasin aux côtés des habitants du quartier, des commerçants de la galerie marchande, des ouvriers de Michelin de l’usine voisine eux aussi inquiets pour leurs emplois.
Il est grave et préoccupant de voir une nouvelle casse sociale se profiler. On entend les voix des experts qui annoncent la fin du modèle de la grande surface. On observe, surtout, que la famille Mulliez, propriétaire d’Auchan et d’un empire commercial, a multiplié par quatre sa fortune depuis 40 ans, avoisinant aujourd’hui les 20 milliards d’euros. L’équivalent de ce qu’un smicard mettrait 1 190 476 ans, environ, à gagner - hors cotisations, cadeaux aux enfants, toit et frais de la vie.
Comment est-il possible de justifier ces dramatiques licenciements quand chaque jour les grands groupes s’enrichissent davantage ?
Sanofi, Casino, Michelin, Auchan, ExxonMobil, Vencorex, Air liquide, … Tous les secteurs sont touchés par des plans de licenciement, en particulier l’industrie. D’après Altares, premier collecteur mondial de données sur les entreprises, 2024 pourrait être la pire année pour l’emploi en France depuis 2008.
Déjà 180 plans de licenciement ont été recensés au 1er octobre 2024 selon la CGT. Au total, ce sont près de 48 000 emplois qui sont menacés ou supprimés pour la période s’étalant de septembre 2023 à septembre 2024. De quoi montrer l’échec patant de la politique économique d’Emmanuel Macron, mélange du dogme néolibéral et d’assistanat aux plus fortunés, conduite sans discontinuer depuis bientôt huit ans.
Cela ne peut plus durer, nous devons nous mobiliser et porter un autre projet économique qui préserve les emplois et les droits des travailleurs et des travailleuses.
En 2023, les aides publiques aux entreprises ont atteint 170 milliards d’euros. Encore plus qu’avant Covid. Pour quel résultat ? Cette fausse naïveté, consistant à croire que les aides non conditionnées aux entreprises les conduiraient à créer des emplois, doit cesser.
La France détient le triste record européen de distributions de dividendes. Un coût du capital qui plombe l’emploi.
La dérégulation des marchés et la perte des recettes fiscales orchestrées par les gouvernements macronistes successifs engendrent aujourd’hui l’incapacité de l’État à protéger les travailleurs. Faute de volonté politique, les capitaux croissent mais s’échappent à défaut d’être partagés et de financer le bien commun.
Nous, Jeunes socialistes, défendons donc le retour d’un État régulateur et protecteur, gage de stabilité pour l’économie et pour ses citoyens et citoyennes. Nous défendons une réindustrialisation des territoires qui s’appuie sur des emplois de qualité, non-délocalisables, et participe au chantier de la décarbonation de l’économie.
Nous nous battrons pour la mise en place d’une politique fiscale juste, où cessent les cadeaux aux plus riches et aux grandes entreprises.
Nous appelons l’ensemble de nos camarades à se joindre à l’appel de l’intersyndicale le 5 décembre prochain.
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