Notre combat pour l’égalité entre tous·tes n’a de sens que quand nous sommes l’incarnation des valeurs que nous portons. Jeunes socialistes, nous devons faire de notre organisation un espace qui reflète nos idées, libéré d’une reproduction de dominations et intolérant à l’égard des discriminations. Nous devons rompre avec les vieilles habitudes qui freinent l’égalité et l’émancipation.

C’est pourquoi la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) est notre priorité. Ces violences, trop longtemps mises sous silence dans le milieu politique, doivent être combattues afin qu’elles ne trouvent plus leur place dans nos espaces militants. Lutter contre les VSS, c’est refuser que nos espaces reproduisent la domination imposée par le système patriarcal et c’est une condition indispensable pour que notre combat féministe soit juste.


Qu'est-ce que les VSS ?

Les agissements sexistes : propos, blagues, attitudes ou comportements basés sur des stéréotypes de genre qui portent atteinte à la dignité ou créent un climat hostile (remarques sexistes, familiarités, mépris, incivilités, etc).

L’outrage sexiste : paroles ou comportements sexistes ou sexuels imposés à quelqu’un·e, qui ont un caractère humiliant, intimidant ou offensant (commentaires sexuels, propositions insistantes, etc).

Les violences sexistes et sexuelles : le viol, les agressions sexuelles, le harcèlement, l’injure non publique à caractère sexuel ou sexiste, la diffusion de messages contraires à la décence, l’exhibition sexuelle et la captation et diffusion d’image.

Le consentement : un OUI clair, enthousiaste, libre, éclairé, spécifique et réversible.

Les microagressions : remarques ou comportements insidieux à connotation sexiste (mansplaining, humour sexiste, invisibilisation des femmes, interruptions, etc).


Déconstruire la domination pour lutter contre les VSS.

Le patriarcat est le système qui place les hommes en position de pouvoir et de privilège par rapport aux femmes.

Il repose sur :

  • La différenciation des rôles et comportements entre hommes et femmes ;
  • La hiérarchisation qui valorise le masculin et dévalorise le féminin.

Cette structure explique la persistance des VSS, leur banalisation et l’absence de sanction.

Le patriarcat se manifeste dans les stéréotypes, les inégalités matérielles et les rapports de pouvoir, notamment en politique. Dans les sphères de pouvoir, la culture masculine valorise la compétition et la domination, marginalisant les comportements liés au féminin.

Lutter contre les VSS, c’est aussi remettre en cause cette culture patriarcale et sexiste, pour construire un espace plus égalitaire.


Femmes au pluriel.

Toutes les femmes ne vivent pas les violences de la même manière. Les femmes ne forment pas un groupe homogène. En réalité, les discriminations se croisent, se renforcent et évoluent selon les contextes sociaux.

C’est le principe d’intersectionnalité développé par Kimberlé Crenshaw pour décrire la façon dont plusieurs formes de domination peuvent agir simultanément.

De cette manière, le sexisme est renforcé avec les LGBTQIA+phobies, le validisme, l’islamophobie, l’antisémitisme, le classisme ou toute autre forme de discrimination.

  • 75% des agressions islamophobes visent des femmes ;
  • 80 % des femmes en situation de handicap sont victimes de violences ;
  • Près de 80 % des personnes trans ont déjà subi des VSS.

Intégrer cette perspective, c'est reconnaître que lutter contre les violences sexistes et sexuelles exige de combattre toutes les formes d’oppression et de domination qui s’entremêlent. Cela ouvre la voie à ce que l’on souhaite vraiment : l’émancipation.


Les VSS dans le milieu LGBTQIA+.

Les violences sexistes et sexuelles (VSS) ne se limitent pas à l’hétérosexualité ou à la cisidentité. Elles peuvent survenir entre personnes gays, lesbiennes, bi, trans ou queer. Ni le genre ni l’orientation sexuelle ne protègent des logiques de domination.

Nos espaces ne sont pas safe par nature. Les relations amoureuses, sexuelles, militantes ou festives peuvent reproduire des rapports de pouvoir, de contrôle ou de manipulation. Le patriarcat traverse toutes nos communautés : il impose des normes de genre, hiérarchise les sexualités et fabrique des rapports de domination, y compris entre personnes LGBTQIA+.

Dans le milieu LGBTQIA+, le silence est parfois renforcé par la peur de “nuire à la communauté”, de “donner des armes aux LGBTQIA+phobes” ou par l’idée d’une “sexualité libérée”. Mais le consentement est une norme universelle, et briser ce silence, c’est protéger chacun·e et construire des espaces sûrs pour toutes les identités et orientations.


Comment réagir en tant que témoin ?

Si vous êtes témoin d’une situation de violences sexistes ou sexuelles, il existe des moyens d’agir sans vous mettre en danger.

Témoin : la règle des 5D

Distraire - Faites semblant de connaître la victime, adressez-vous au harceleur•euse, mettez-vous entre eux, intervenez pour faire cesser l’agression.

Documenter - Avec une distance de sécurité, filmez, prenez des photos dans lesquelles l’agresseur·euse peut être reconnaissable, sans les poster sur les réseaux sociaux.

Diriger - Si vous êtes en sécurité, avec un ton affirmé, confiant et non ouvert à la négociation ou à la discussion, adressez-vous à l’agresseur·euse en nommant ce qui est en train de se passer, et en lui demandant de cesser. Ou bien, adressez-vous à la victime, tentez d’arrêter la situation en lui parlant, lui demandant ce que vous pouvez faire.

Déléguer - Interpellez et cherchez de l’aide autour de vous, prenez contact avec les secours. Sur le campus, cherchez une personne de confiance.

Dialoguer - Parlez à la victime après la situation de violences. Soutenez-la et mettez des mots clairs sur ce qu’il vient de se passer. Proposez à la victime de témoigner pour elle, demandez-lui ce dont elle a besoin.


Vers qui se tourner ?

En cas d’urgence

  • 17 Police
  • 3919 Violences Femmes Infos
  • 116117 Médecins de garde

Pour un accompagnement

  • Le Mouvement français pour le planning familial  -  ww.planning-familial.org  -  800 08 11 11
  • La Maison des femmes de votre département
  • Toute association locale d’aide et de lutte contre les violences faites aux femmes

Que faire en cas de VSS au sein de notre parti ?

Victime ou témoin, vous n’êtes pas seul·e. N’hésitez pas à vous rapprocher des personnes de confiance, capables de vous écouter et de vous accompagner.

Le Parti socialiste met à disposition plusieurs ressources :

  • La cellule d’écoute et d’accompagnement - Les référent·es de cette cellule ont pour rôle d’écouter, accompagner et, si besoin, alerter.
  • La Commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations (HADIV) - Cette commission peut être saisie en cas d’alerte ou de signalement concernant un·e militant·e ou sympathisant·e. Elle évalue les faits et peut prononcer des sanctions en accord avec les valeurs du Parti : respect de la dignité, lutte contre toute forme de discrimination, harcèlement et violences sexistes.

Comment saisir la commission ?

Les infos sur les mesures mises en place par le Parti socialiste.


Lutter contre les violences sexistes et sexuelles lors d'un événement JS !

Nous luttons pour que notre espace militant et festif soit le plus sûr pour tous·tes. Les violences sexistes et sexuelles n’ont pas leur place sur notre campus. Pour assurer ce cadre, nous avons mis en place différents outils de prévention, des moyens de lutte concrets et des dispositifs d’accompagnement. Mais un espace safe ça se construit collectivement : nous appelons chacun·e d’entre vous à être vigilant·e afin que nos événements permette à tout le monde de se retrouver sereinement.

Si vous êtes victime ou témoin de violences sexistes et sexuelles (VSS), n’hésitez pas à contacter l’une des personnes de confiance présentes à chaque fois.


Les règles du consentement