Non au RN dans nos territoires ruraux
Nous avons appris avec inquiétude la création d’une antenne du Rassemblement National Jeunes (RNJ) dans le département du Cantal. Ce n’est pas un fait anecdotique. C’est un signal d’alarme. Le RNJ n’est que le prolongement d’un parti profondément réactionnaire, raciste, sexiste et antisocial. Sous des apparences de renouveau, il dissimule un programme inchangé : celui de la haine, du rejet et de la division.
Depuis quarante ans, le Front National — quel que soit le nom qu’il se donne — n’a jamais rien apporté de concret aux territoires ruraux. Il prospère sur les difficultés qu’il contribue à aggraver. À l’Assemblée nationale, ses élus votent contre les services publics, contre la protection sociale, contre l’école, contre les jeunes. Il ne propose rien de sérieux pour celles et ceux qui vivent dans les petites villes et les campagnes. Il s’enracine dans nos communes, non pas en y apportant des solutions, mais en y attisant les colères, les peurs et les ressentiments.
Le RN, un leurre pour les campagnes
Profitant du retrait progressif de la gauche, du vide politique laissé par l’affaiblissement des solidarités et des services publics, le Rassemblement National s’est emparé d’un discours « anti-assistanat » hérité de Nicolas Sarkozy et a recyclé le mythe d’un âge d’or rural révolu. Il a fait croire qu’il défendait la France des oubliés contre celle des métropoles, pourtant sans jamais rien proposer de sérieux ni de cohérent.
Sur les sujets cruciaux pour nos campagnes – santé, transports, éducation, environnement – le RN n’a jamais été du côté des territoires ruraux. Au contraire, il vote main dans la main avec la droite ou les partisans d’Emmanuel Macron pour bloquer les propositions qui pourraient améliorer concrètement la vie dans nos communes.
L’abandon de l’État, carburant de l’extrême droite
Depuis des décennies, la désertification de nos territoires est organisée à travers des politiques profondément néolibérales. Résultat : plus de 6 500 bureaux de poste fermés en vingt ans, des classes supprimées chaque année, des hôpitaux fragilisés, des guichets remplacés par des plateformes numériques inaccessibles.
Ce recul de l’État alimente un profond sentiment d’abandon. Dans de nombreuses communes, la disparition progressive de plusieurs services publics transforme la vie quotidienne en parcours du combattant. Cette violence institutionnelle silencieuse crée le terreau sur lequel prospère l’extrême droite : un électorat convaincu d’être relégué au rang de citoyens de seconde zone.
Le RN ne protège pas la ruralité, il l’instrumentalise
Le discours du RN repose sur une vision du monde simpliste et dangereuse : en bas les « assistés », en haut les « élites », et au milieu une « France qui travaille » qu’il prétend défendre. Ce récit divise, stigmatise et désigne des coupables imaginaires sans jamais s’attaquer aux causes réelles de la précarité, des inégalités, du déclassement.
En flattant une prétendue « tradition rurale » menacée par les modes de vie urbains et le multiculturalisme, il instrumentalise la culture rurale au lieu de la valoriser. Il oppose les Français entre eux, entretient les tensions, nourrit les rancunes… mais ne construit rien.
Pour une reconquête sociale et démocratique des territoires ruraux
Le combat contre l’extrême droite dans nos campagnes ne se gagnera ni dans les salons ni sur les plateaux télé. Il se jouera sur le terrain, dans l’engagement quotidien auprès des habitants, dans les associations, les syndicats, les conseils municipaux, les clubs sportifs, les maisons de jeunes. Il nous faut réinvestir l’espace public, retisser du lien, faire émerger des figures nouvelles capables d’écouter, de comprendre, d’agir.
La reconquête passe par une mobilisation de notre génération. Nous jeunes socialistes, refusons le fatalisme, refusons que la colère soit confisquée par celles et ceux qui ne feront qu’aggraver la situation. Il est temps de relever la tête, d’agir collectivement, de construire des réponses justes, solidaires et durables pour nos campagnes.
Dans le Cantal comme ailleurs, l’installation du RNJ n’est pas un détail. C’est une alerte. Nous devons la prendre au sérieux.
Le FN ne passera pas. Ni ici, ni ailleurs.
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